Les choses bougent. Il y a peu, par rapport à leurs homologues aux Etats-Unis ou en Asie, les organisations françaises, y compris les grands groupes, en étaient encore au...
Les choses bougent. Il y a peu, par rapport à leurs homologues aux Etats-Unis ou en Asie, les organisations françaises, y compris les grands groupes, en étaient encore au bricolage en matière de déploiement d’applications mobiles, surtout en B2B et en B2E. Cette non prise en compte du caractère profondément structurant du mobile en entreprise a laissé se développer des pratiques non contrôlées et autonomes à l’image du BYOD. Désormais, les projets sont beaucoup plus ambitieux, réfléchis, structurés et dotés de budgets plus significatifs.
La conséquence du BYOD aujourd’hui fait émerger de nouveaux besoins en matière de support à des utilisateurs de plus en plus équipés en smartphones et en tablettes mais dont les applicatifs ne dialoguent pas avec ceux de l’entreprise tels que les outils de collaboration, les CRM et les ERP. Cette étanchéité finit par frustrer tout le monde car trop de valeur ajoutée se perd, faute d’interconnexion des mobiles et du SI. Et si les métiers se sont emparés du leadership des projets de mobilité, les DSI tendent à reprendre le contrôle.
Que ce soit des compagnies aériennes menacées par des acteurs de low cost, des grands établissements bancaires attaqués par la banque en ligne ou des PME souhaitant se différencier, la mobilité devient un must have et doit donc être gérée et industrialisée comme une application stratégique… avec une logique fonctionnelle remise à plat et un volet IT à la hauteur des ambitions.
D’une certaine manière, l’application mobile passe aujourd’hui d’une liste de fonctions à un enchaînement de flux métiers. Pour pouvoir orchestrer ce nouveau parcours d’usage de l’utilisateur, il faut un nouveau pilotage, des règles, des objectifs et des outils. C’est là qu’interviennent les solutions de gestion des terminaux et applicatifs mobiles.
En outre, le laisser-faire ou le « je ne veux pas le savoir » appliqué à la mobilité pose de sérieux problèmes en matière de sécurité dès lors que la mobilité doit s’accrocher au SI de l’entreprise. C’est donc un objectif prioritaire pour les DSI.
Ces outils ont débarqué en force avec des sigles aussi variés que MDM (Mobile Device Management), MAM (Mobile Application Management), MEAP (Mobile Enterprise Application Platform).
Leurs principes sont assez similaires, même si leur distinction tient à une spécialisation plus forte sur telle ou telle fonction : le MDM, centré sur le terminal pour adresser le problème du BYOD, la gestion d’inventaire des terminaux hétérogènes et le paramétrage distant avec tout un attirail de processus d’accès sécurisés ; le MAM, orienté sur les applications et le contenu – dite arme anti Dropbox - avec son propre magasin privé d’applications pour encadrer le téléchargement ou encapsuler dans des containeurs toutes les applications pouvant être stockées dans des clouds publics ; le MEAP, censé résoudre le casse-tête du développement sur des environnements mobiles multi-systèmes et de faciliter l’intégration avec le SI.
Se doter de ces outils ne sauraient se substituer à l’essentiel : qu’est-ce qu’on attend de la mobilité ? Car ce n’est pas la même chose d’ajouter un nouveau canal de vente en B2C que de dématérialiser une fonction en B2E. Quel résultat est escompté ? Quel est l’état des lieux des pratiques mobiles et des processus opérationnels dans l’entreprise ? Comment adapter la mobilité côté IT sans risquer le m-bang ? Et faire en sorte d’accompagner tous les intéressés vers ce même but.
C’est sur les deux dernières étapes que les outils de pilotage ont un impact. Pour réussir la greffe avec l’IT, d’une part, avec les collaborateurs d’autre part, car ces outils imposent des règles et des contraintes nouvelles. Revue de détails.
Intervenants :
François CHARPE, Group Vice-President – Information Technology, ALTRAN
Laurent GERAY, Responsable Innovation, VOLVO IT FRANCE
Jean DE BROISSIA, Président fondateur, PRAXEDO
Sylvain PLAGNE, Directeur avant ventes , Bouygues Télécoms Entreprises
François BENHAMOU, Directeur Commercial Europe du Sud, NOVELL
Florence PUYBAREAU, Journaliste IT indépendante,